samedi 15 juillet 2006

Mondes virtuels (2005-2006)

I. - Blog

 
 (note rédigée les 11/14 février 2005)

Selon une information donnée hier à la télévision française, 2000 nouveaux blogs seraient mis en ligne tous les mois. Cette estimation ne précise pas s'il s'agit de la France ou du monde. De la France, sans doute. Car le moteur de recherche Google indique 173 millions d'entrées pour le mot "blog" sur le World Wide Web. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'il y ait le même nombre de carnets personnels en ligne. Dans la foulée, le magazine Tracks (Arte) de cette semaine a diffusé l'interview d'une blogueuse parisienne. Sa tasse de café à la main, elle dit que si, par le passé, on ne documentait que la vie des grands, rois et reines, le public d'aujourd'hui s'intéresse plutôt à la vie quotidienne des - petites - gens. Et de publier la liste de ses courses.

Le phénomène des blogs m'était apparu lors de la guerre en Irak avec le journal d'un certain Salam Pax à Bagdad, qui mettait en ligne ses observations dans la perspective d'une attaque massive des Américains sur sa ville. Je tenais à l'époque (printemps 2003), un mois durant, un "journal de guerre" : c'était le compte rendu de ce que j'entendais à la télévision et à la radio françaises sur les événements en Irak, assorti de réflexions et de sentiments personnels. Dans ce cadre, j'avais publié des extraits de Dear Raed alors que les journaux doutaient encore de l'identité du rédacteur. Quelque temps plus tard, Salam Pax est (ré-)apparu sur la scène médiatique avec son journal sous la forme d'un livre, levant ainsi les doutes grâce à "l'autorité de la chose publiée".

Aujourd'hui, et même au printemps 2003 déjà, le phénomène des blogs a pris de l'ampleur. J'ai l'impression que cette nouvelle forme de "libre expression", pour bénéfique qu'elle soit, n'échappe pas à la critique émise naguère, quand le "bloc de l'Est" existait encore : dans nos contrées, on peut en effet dire ce que l'on veut, mais dans la cacophonie ambiante on ne s'entend plus parler. - En août 2003, le Monde Diplomatique a publié un papier assez instructif sur le phénomène. L'article de Francis Pisani (journaliste à San Francisco) commence par un historique :